PUISSANCE FISCALE : 12 / 16 CV
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MITSUBISHI 3000 GT VR-4 phase 1 / phase 2
Moteur: 6 cylindres en V à 60°, 24 soupapes
Alimentation : Gestion électronique + biturbo
Cylindrée (cm³): 2972
Alésage x course (mm): 91,1 x 76
Puissance maxi (ch DIN à tr/min) : 296 à 6000 / 321 à 6000
Couple maxi (Nm à tr/min): 415 à 2500 / 427 à 2500
Puissance au litre: 95 ch/L
Transmission: Intégrale (Av:45%, Ar:55%), BVM5/BVM6
Freins: Av/Ar disques ventilés.
Pneumatiques: 225/50 R 17
Poids: 1760 kg
PERFORMANCES
Vitesse maxi: 250 km/h
1000m D.A.: 26"
0/100 km/h: 5,9 sec
80 à 120 (4/5/6 ème): 6"2/9"6/- : 6"/8"2/12"
CONSOMMATION
Ville/route/mixte: 12,9/7,9/10,7 L 100km
LA MITSUBISHI QUI VALAIT 3000 YENS
Face à la Mitsubishi 3000 GT la concurrence était rude, aussi bien les Européennes avec la Porsche 911, Bmw M3, que les Japonaises Honda Nsx, Subaru Impreza … Le vieux continent très attaché à l'image de la marque n'offra pas un terrain propice à sa commercialisation. Mais pour moi un rêve d'enfant allait enfin devenir réalité et les yeux aussi bien que les oreilles vibrent encore de cette sulfureuse rencontre
Sortie en 1991 la Mitsubishi 3000 GT connut une brillante carrière aux Etats-Unis et au Japon, respectivement sous le nom de Dodge Stealth et Mitsubishi GTO, où elle vogua de restylage en restylage (1994 puis 1997), jusqu'à l'année 2001. Ses concurrentes désignées au Japon sont les Mazda RX-7, Nissan 300ZX, Skyline GT-R et la Toyota Supra. En Europe, la tâche s'annonce plus délicate entre les étalons du moment que sont la Porsche 911 type 964 (puis 993) et la Bmw M3 e36 qui va bousculer la catégorie. Commercialisée en France et en Europe sous le nom de Mitsubishi 3000GT VR-4, la bête restera méconnue et achevera sa carrière européenne brusquement en 1997. Pourtant elle avait tout pour elle, un design agressif, 4 roues motrices, un bagage technologique à faire pleurer Monsieur Spoke et un moteur développé pour la compétition.
PRESENTATION
Au premier coup d'œil on ne peut se tromper, cette voiture est une véritable GT. Centre de gravité au raz du sol, jupe et bas de caisse, aileron de bonne dimension, prises d'air multiples et 4 sorties d'échappement pour cracher les flammes du V6 biturbo. Le design est insiré du concept car Mitsubishi 3000 GT HSX présenté en 1989 au Tokyo Motor Show dont elle reprend au lancement le principe de phares escamotables. La 3000 GT est longue 4m60 soit presque la même taille qu'une 405, 1m84 de large, 1m20 de haut et un empattement considérable qui lui donne une assise hors norme. Chaussée de jante de 17 pouces en 225/50 … Le ton est donné … On ne dit pas monter dans une 3000GT mais descendre dans une 3000GT. Les sièges en cuir très bas, les vitres très étroites et inclinées donnent une sensation de confinement et de sécurité. Le réglage de la position de conduite s'apparente plus à la correction d'un matelas électrique que d'un siège. Allongé, on regarde le tableau de bord typé Boeing 747 ou trône une multitude de cadrans et de voyants (manomètre de pression du turbo et d'huile, position confort ou sport de la suspension pilotée, …), la climatisation automatique (à écran LCD), les commandes de l'aileron et du spoiler (à réglage électrique), le système de cruising ; et pour finir des plastiques granuleux grisâtres et des comodos noirs brillants indignent d'une voiture de cette catégorie. Le frein à main et la boite de vitesse (au levier très court) sont à proximité du volant et annoncent un réel plaisir de conduite. Les agencements des différents matériaux sont corrects et l' ensemble vieillit plutôt bien. Une remarque serait que l'ambiance austère aurait réclamé un peu plus de personnalité.
MOTEUR
La voiture est très bien insonorisée et elle ne laisse rien transparaître de son tempérament. C'est seulement en ouvrant la vitre que l'on entend au ralenti les feulements du V6. Les deux turbos soufflent à basse pression (0,69 bars) et n'émettent qu'un sifflement léger même lors des montées en régime. C 'est à ce moment que le V6 dévoile toute sa hargne, au-dessus de 3000 tours/min la tonalité passe du grave au métallique. L'enchantement des oreilles est aussi du au système d'échappement dynamique qui n'ouvre les 4 sorties qu'au-dessus de ce régime. La base du moteur de la 3000GT est le V6 3L ouvert à 60° déjà présent sur les Pajero ; adjoint de deux turbos le couple grimpe à 410 Nm à 3000 tr/min et la puissance autour de 300 chevaux. Cette base est depuis longtemps éprouvé, mais sa longévité sera fonction de l'attention particulière qu'on lui apporte. Avec un comportement adapté à la conduite d'un Turbo (préchauffage au démarrage et attente du refroidissement des turbos avant d'éteindre le véhicule), et sans oublier les visites régulières chez le garagiste, on peut sans problème avoir une voiture dépassant les 150000km. Le prix des pièces et quant à lui à la Japonaises, c'est à dire cher. Un moyen permet pourtant de faire des économies ce sont les achats par Internet en provenance des Etats-Unis.
SUR LA ROUTE
La Mitsubishi 3000 GT est une voiture puissante ; avec plus de 300 chevaux et un 1000m DA en 26 secondes on se place directement dans le monde des GT. Mais la puissance n'est rien si on ne peut la contrôler et son châssis a été particulièrement bien étudié. Ainsi au 4 roues motrices, s'ajoutent 4 roues directrices et deux DGL (Différentiels à Glissement Limité), un central et un à l'arrière. De plus l'électronique est omniprésente. On trouve sur le véhicule une suspension pilotée, un anti-patinage, et différents capteurs utilisés pour déterminer l'angle de braquage des roues arrières. Ces capteurs se basent sur un système qui évalue le niveau d'adhérence du sol, l'angle de braquage du volant, l'accélération tangentielle appliquée à la voiture et l'état des suspensions. La 3000 est typée propulsion, la répartition de la puissance se fait 55% sur le train arrière 45 à l'avant. Sous la pluie aux limites du véhicule et ceci malgré les quatre roues motrices on peut sentir le train arrière s'échapper et enrouler les virages. La voiture devient joueuse et mieux vaut avoir son brevet de pilote pour réussir à gérer les transferts de masse du mastodonte. Sur le sec la tenue de route est très saine, le mode sport affermit les suspensions et permet à la voiture de virer quasiment à plat. Sur autoroute elle est divine à partir de 80 Km/h l'aileron s'incline de 14° et le spoiler avant s'abaisse pour plaquer la voiture au sol. Un seul point noir à ce tableau le système de freinage. Les disques ventilés sont de bonne dimension mais l'auto accuse 1700Kg sur la balance. Autant d'énergie cinétique à absorber par les pneumatiques et les étriers 4 pistons à l'avant et 2 à l'arrière. Sur circuit, tous ces défauts sont évidemment amplifiés et comme nous avons pu nous en rendre compte sur le circuit de magny-cours, le poids met les freins totalement au tapis lors d'une journée de roulage. Par ailleurs, les pneus sont eux aussi très sollicités et avouent leur raz-le-bol par un souvirage marqué et une usure rapide. De toute façon, il est impossible de faire décrocher l'arrière de la voiture, y compris en surjouant du transfert de masses, donc tout pilotage "fun" ou "artistique" est à proscrire au volant de la 3000 GT. Très rigoureuse et un peu avare en sensations, la grosse Mitsubishi est une GT qui pourra donc décevoir les amateurs de sportives de caractère rebelle.
ACHETER UNE MITSUBISHI 3000 GT VR4
Les moteurs Mitsubishi ont été élus plusieurs années de suite, parmi les plus fiables au monde donc ne vous étonnez pas de voir des 3000 GT dépasser les 150000 Km sans un problème grave. Aujourd'hui ce smodèles se trouvent en occasion pour des budgets parfois très alléchants entre 7 et 20.000 €. L'entretien est le maître mot que doit apprendre son conducteur. Un turbo doit monter en température avant de pouvoir être utilisé à son maximum. De plus, avant de couper le contact, après avoir conduit sportivement, laisser toujours quelques minutes refroidir le moteur. Le gros problème des 3000GT a été sur tous les modèles sa boite de vitesse. Le fabricant Getrag par soucis de compacité et d'économie a diminué la taille de la boîte appartenant originellement à la Mitsubishi Eclipse (modèle seulement présent aux EU). Pour cela Getrag a supprimé certaines pièces et aminci d'autres, conséquence pour une mécanique susceptible d'être soumise à 410Nm de couple ; une usure prématurée si l'on conduit très sportivement. Pour en rajouter encore Getrag refuse de vendre les pièces détachées pour réparer et oblige les garages à effectuer un échange standard pour la modeste somme de 3000€ … L'autre problème connu est au niveau des disques de freins. Lors des freinages violents, si les disques ne sont pas déjà montés en température, ils ont tendance à se voiler. Pour les séries de 1992 à 1995 les modèles Phase 1 de la 3000 GT connurent aussi quelques problèmes de fiabilité au niveau de l'électronique. De 1995 à 1996 les deuxièmes séries du premier modèle gagnèrent en fiabilité et en options (lave phare, …). A partir de 1996 la caisse fut restylée (phase 2 : spoiler avant, feux cristaux et l'arrière) et gagna une boite 6 vitesses Getrag encore plus fragile. Avant d'acheter une 3000 il faut penser à l'entretient, le moteur doit être vidangé tous les 7500km avec une huile 100% synthétique type 5W40 ou 10w40. Les grosses révisions tous les 40000 kilomètres sont obligatoires, mais la facture reste " raisonnable " (3000€) par rapport aux autres hyper sport type Porsche, Ferrari … Les blocs moteurs sont d'une fiabilité impressionnante (distribution 90000Km) mais vérifiez toujours la provenance du véhicule. Les modèles français sont à privilégier par rapport au modèle importé des Etats-Unis et aux autres modèles dont le passé n'est pas clair (Allemagne, Pologne, …). Les moteurs américains même s'ils sont siglés Mitsubishi ont été assemblés par GM et non par les japonais, ils sont donc moins bien réalisés. La boîte de vitesse vieillie assez mal si elle a été malmenée. Vérifier qu'elle ne se bloque pas, ne craque pas, les rapports sont fermes mais doivent bien se verrouiller. Pour finir, il faut aussi faire attention aux disques, pour cela un freinage appuyer en ligne droite ne doit pas vous faire ressentir de vibration au niveau de la pédale et la voiture doit bien garder son cap.
:: CONCLUSION
Finalement on regrette que cette jolie bête n'ait pas rencontré son public, son agressivité affirmée, sa tenue de route redoutable et son moteur envoûtant font presque oublier ses défauts ; son poids considérable, son freinage peu endurant et ses plastiques " originaux ". Sa consommation quant à elle est importante en conduite sportive mais en définitif normale au vu des caractéristiques de la voiture. On se demande alors pourquoi fut-elle boudée pendant toutes ces années ? Son prix peut être (450000 FR) ? Sa finition ? Le manque d'image de la marque ? Quoi qu'il en soit aujourd'hui la Mitsubishi 3000 GT est une occasion en or ! Performante, bon marché, elle est très fiable.