PUISSANCE FISCALE : 17 CV
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MAZDA 3 MPS (II)
MOTEUR
Type: 4 cylindres en ligne, 16 soupapes 2x1 arbre à cames en tête + calage variable à l'admission
Position: transversal AV
Alimentation: Injection directe + gestion électronique intégrale+ turbocompresseur (1,07 bar) + échangeur air/air
Cylindrée (cm3): 2261
Alésage x course (mm): 87,5 x 94
Puissance maxi (ch à tr/mn): 260 à 5500
Puissance spécifique (ch/L): 114,9
Couple maxi (Nm à tr/mn): 380 à 3000
Couple spécifique (mkg/L): 17,1
TRANSMISSION
AV + DSC + ASR + DGL à 33%
Boîte de vitesses (rapports): 6 manuelle
POIDS
A vide constructeur (kg): 1385
Rapport poids/puissance (kg/ch): 5,3
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm): Disques ventilés AV (320) + disques pleins AR (280) + ABS + EBD + BAS
Pneus Av-Ar: 215/45 R 18 (Dunlop SP Sport Maxx)
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 250
400 m DA: 14,9
1 000 m DA: 26,3
0 à 100 km/h: 6,1
0 à 200 km/h: 22,7
CONSOMMATION (L/100 Km)
Moyenne normalisée : 9,6
Moyenne de l'essai : 12
ZOOM ZOOM
Dans une catégorie de plus en plus concurrentielle malgré un contexte de répression, Mazda persiste et signe avec sa nouvelle 3 MPS. Jusqu’à la sortie de la Focus RS 2ème génération, elle détenait d’ailleurs le titre de traction la plus puissante de sa catégorie. Décidé à tirer son épingle du jeu dans un marché qui reste porteur, c’est avec une certaine ambition que le constructeur nippon présente son nouveau bébé. La concurrence doit-elle trembler ?…
Mazda Performance Series ou plus simplement MPS représente désormais les modèles sportifs du constructeur basé à Hiroshima. En l’espace de seulement deux ans, la Mazda 3 MPS de première génération a réussi à se faire un nom, avec quelque 31.100 exemplaires vendus dans le monde entier, dont un tiers aux USA. L’Europe constitue le second plus gros marché en termes de ventes puisqu’une Mazda 3 MPS sur cinq y trouve acquéreur, soit au total 6.300 unités. En Europe, c’est au Royaume- Uni et en l’Allemagne que la 3 MPS de première génération s'est le mieux vendue puisque ces deux pays représentent à eux seuls un tiers des ventes réalisées sur le continent européen, suivis de la Suisse et de l’Espagne. Ce nouveau modèle fait son entrée sur le segment C européen des compactes sportives non premium. Après avoir connu une croissance constante jusqu’en 2008, ce segment a vu ses ventes baisser pour la première fois depuis 2004 en raison de la crise économique qui a frappé le secteur automobile à la fin de l’année dernière. Pour autant, la Mazda3 MPS a remporté un vif succès entre 2007 et 2008, puisque sa part de marché est passée de 0 % à 4,5 % fin 2008. Elle a attiré de nouveaux clients vers la marque et permis à Mazda d’asseoir sa réputation de constructeur de véhicules sportifs forts du fameux esprit « Zoom-Zoom ». Voyons en détail ce qui différencie cette Mazda 3 MPS de sa devancière…
DESIGN
La première Mazda 3 MPS était jugée trop sage, ne dévoilant pas assez sa sportivité. C’est désormais l’opposé avec un look tape à l’œil, frôlant le tuning. Vous voulez être vu ? Cette voiture est faite pour vous ! Au rayon des nouveautés, la prise d’air située sur le capot offre l’effet escompté, les feux anti-brouillards ronds, les ailes avant, les boucliers avant et arrière, sans oublier le gros aileron pas vraiment du meilleur goût et enfin la double sortie d’échappement. Le dessin des nouvelles jantes 18 pouces s’inspire tout droit de celles qui équipaient la RX-8. Quatre coloris sont au choix : le Velocity Red (de notre véhicule d’essai), l’Aluminium métallisé, le Black Mica et le Crystal White Pearl. La Mazda 3 a gagné en longueur et en hauteur ayant pour conséquence un look un peu typé monospace comme les 307 ou 308 mais l’aérodynamisme a été travaillé pour obtenir un Cx de 0,32. Privée de version 3 portes représentant pourtant le gros des ventes dans la catégorie, cette Mazda 3 MPS compte prendre à ses concurrentes les clients oubliés pour qui une 5 portes est jugée obligatoire. C’est avec regret qu’on constate que le coup de crayon manque un peu d’originalité et rappelle une autre japonaise, la récente Subaru Impreza WRX.
HABITACLE
L’espace intérieur est vaste grâce aux généreuses dimensions du véhicule. La planche de bord est gigantesque, donnant elle aussi un côté monospace à la Mazda Plutôt flatteur pour les yeux, l’intérieur l’est beaucoup moins au toucher. Certains choix de plastique sont un peu malheureux ou bien simplement l’emplacement du régulateur de vitesse (une tige peu glamour qui dépasse au niveau des compteurs) et de la carte SD pour le GPS auraient pu être mieux pensés. Le volant multifonctions regroupe tout ce dont le conducteur peut avoir besoin mais en cas de manœuvre, il se peut que celui-ci appuie par inadvertance sur un bouton qu’il ne faudrait pas… Pédalier en aluminium, logos MPS implantés un peu partout dans l’habitacle et dans les compteurs avec en petit détail amusant, l’indicateur de pression du turbo (en kilo pascal). L’équipement est impressionnant : système audio signé Bose 10 HP, système Bluetooth, GPS (dont l’écran est trop petit), régulateur de vitesse, radar de recul, sièges chauffants enveloppants avec sellerie semi-cuir et les phares xénon bi-directionnels. Vu de l’intérieur, la prise d’air sur le capot offre un côté réellement sportif sans toutefois gêner la visibilité. L’accès aux places arrières n’est pas simple, en particulier si un grand gabarit est installé à la place de devant. Les petites portières arrières ne donnent pas une impression de solidité et leur fermeture n’est pas exempte de tout reproche donc mieux vaut pousser l’effort dans votre geste. Le coffre est volumineux et placé à une hauteur relativement basse limitant ainsi les efforts nécessaires pour loger des affaires lourdes. Ce modèle inaugure un tout nouveau système d’éclairages intérieurs qui s’enclenche progressivement, d’abord lors du dévérouillage du véhicule avant de s’intensifier à l’ouverture de la porte. La dernière étape arrive lorsque le conducteur ou un passage s’assied.
MOTEUR
Le premier constat dès qu’on appuie sur la pédale d’accélérateur est sans appel. La Mazda 3 MPS pousse toujours aussi fort ! Très fort, même trop fort si l’on en juge par les remontées de couple qui arrivent dans la direction, remontées qui peuvent être assez violentes en conduite sportive dûes aux 380 Nm de couple (disponibles dès 3000 tr/min) ! Pourtant, la nouvelle gestion électronique du moteur permet de limiter le couple sur les trois premiers rapports via l'admission d'air et la pression de turbo, en cas de patinage. En réalité, les spécificités du moteur 2.3 DISI (Direct Injection Spark Ignition) apparu sur la Mazda 6 MPS restent assez similaires à ce qu’offrait l’ancienne version, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose vu la difficulté qu’avait déjà le train avant à gérer cette avalanche de puissance, avec pas moins de 260 chevaux sous le capot. On ressent l’arrivée du turbo à l’approche des 2000 tr/min avec une poussée qui devient de plus en plus franche mais qui s’arrête trop rapidement. Le revers de la médaille est le manque de caractère une fois passé les 5000 tours. Quelque peu frustrant. Avec de tels chiffres, les 100 km/h sont atteints en 6.1 secondes et la vitesse est limitée électroniquement à 250 km/h. Pour satisfaire aux normes Euro V, l’astuce a été d’allonger un peu les rapports de la boîte 6 vitesses. Elle reste bien étagée et agréable à la prise en main, permettant à Mazda de jouir d’une bonne réputation dans le domaine. Un plus grand effort sur la consommation aurait été apprécié car ce n’est pas sa diminution quasiment invisible (-0,1L en moyenne) qui rendra cet excellent moteur sobre. Pour un quatre cylindres, la sonorité est plutôt bonne grâce aux deux sorties d’échappement mais elle n’égale pas les envolées lyriques des cinq ou six cylindres. Globalement, la nouvelle MPS se montre plus silencieuse que sa devancière. On constate donc qu’un travail a été consenti sur ce bloc mais il aurait mérité d’être davantage perceptible.
CHASSIS
Pas la peine de tourner autour du pot, le défaut de cette MPS réside dans la gestion de la cavalerie. Le train avant est aidé dans sa tâche par le différentiel à glissement limité (DGL) mais il en résulte malgré tout des remontées de couple, la Mazda étant malheureusement dépourvue du système "Revocknuckle" de sa cousine Ford Focus RS. Tout dépassement doit être fait avec un certain doigté sur l’accélérateur sans quoi il est facile d’avoir l’impression d’être un cowboy en plein rodéo. Les amateurs de conduite virile en auront pour leur argent, les autres risquent au contraire d’être rapidement lassés. Tenant compte des reproches émis envers la précédente génération, Mazda a porté une attention tout particulière à la tenue de route : coque plus rigide en torsion (+ 41% !) avec 17% de plus d’acier haute résistance qu’auparavant, suspensions à éléments McPherson à l’avant et à biellettes multiples à l’arrière dotées de renforts telles que des plus grandes barres stabilisatrices dont l’écartement entre les supports a été accru pour un mouvement de roulis plus linéaire, freinage amélioré et largeur des pneus augmentée (225 contre 215). Le poids a été maîtrisé et est même officiellement en baisse de 25 kilos. Pour parfaire le tout, de nombreux tests ont été faits sur le Nürburgring, décidément bien à la mode ces temps-ci, avec au programme haute vitesse et mauvaises conditions climatiques. Sur petites routes sinueuses, le poids élevé du moteur ajouté au gros gabarit de cette Mazda font qu’elle n’y est pas tellement à l’aise. Le confort est toujours au rendez-vous et cette polyvalence, à l’aise en ville et potentiellement démoniaque à la moindre accélération, en font une sportive intéressante. Mais sans doute pas assez affûtée pour la personne recherchant uniquement la sportivité.
:: CONCLUSION
Pas parfaite, mais sans réel gros défaut, la Mazda 3 MPS de deuxième génération manque peut-être un peu de sex appeal et son design ostentatoire ne séduira pas tout le monde. Elle reste tout de même une excellente alternative aux productions européennes et mérite de trouver son public dans l’hexagone. Son puissant moteur devrait faire le reste et en conquérir plus d’un...