18 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MAZDA 6 MPS
MOTEUR
Type: 4 cylindres en ligne, 16 soupapes 2 arbres à cames en tête
Position: transversal AV
Alimentation: Injection directe d'essence, gestion électronique intégrale + turbocompresseur Hitachi Borg Warner (1,07 bars) et échangeur air/air.
Cylindrée (cm3): 2 261
Alésage x course (mm): 87,5 x 94,0
Puissance maxi (ch à tr/mn): 260 à 5 500
Puissance spécifique (ch/L): 114,99
Couple maxi (mkg à tr/mn): 38,7 à 3 000
Couple spécifique (mkg/L): 17,11
TRANSMISSION
Intégrale (répartition initiale Av:100/Ar:0) + Torsen AR+ embrayage multidisques (différentiel central)+ TCS (déconnectable) + DSC (déconnectable)
Boîte de vitesses (rapports): 6 manuelle
POIDS
Données constructeur (kg): 1 620
Rapport poids/puissance (kg/ch): 6,23
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm): Disques ventilés AV (ø 320 mm), Disques pleins AR (ø 314 mm) + ABS + EBD + BAS
Pneus Av-Ar: 225/45 - 255/40 ZR 18
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 240
400 m DA: 14,6
1 000 m DA: 26,5
0 à 100 km/h: 6,6
0 à 200 km/h: 25,2
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km): 12,5
SPORTIVE ET BIEN ELEVEE !
Les places d'honneur dans la catégorie des berlines supersportives étaient trustées jusqu'ici par les deux incontournables constructeurs japonais : Subaru et Mitsubishi. Depuis que Mazda a relevé la tête, laissé ses designers faire de belles lignes et surtout faire des autos performantes, on voit fleurir dans le catalogue des nouveautés très alléchantes. Dernière en date avant l'arrivée très prochaine de la Mazda 3 MPS, la Mazda 6 MPS avec son 2,3 litres turbo de 260 ch et sa transmission (presque !) intégrale. Va y avoir du sport
Dans la Galaxie du groupe Ford, Mazda est une des marques qui affiche une forme insolente. D'autant plus insolente qu'il y a a quelques années, les produits innovants et fiables avaient désertés le catalogue du constructeur japonais. Un incompréhension de la part des passionnés et amateurs de Mazda de caractère que le passé sportif riche de Mazda (24 Heures du Mans, Rallyes...) ne faisait qu'alimenter. Nous pouvons désormais respirer, Mazda a retrouvé le sourire et ne cesse de le dire à chaque sport radio ou TV avec son slogan pour le moins incongru :"Zoom-Zoom" ! Peu importent les slogans après tout si la passion est de retour avec une forte touche sportive. La Mazda RX-8 avait en effet redonné espoir aux amateurs français, puis la nouvelle MX-5 qui confirme ce regain de sportivité et enfin désormais la dernière Mazda 6 MPS. Nous attendrons également l'occasion prochaine de prendre en main la future Mazda 3 MPS qui s'annonce sur le papier comme une GTI très performante ! Mais revenons à la Mazda 6 MPS puisque c'est elle qui nous intéresse aujourd'hui. A Hiroshima, les marketeurs ont lancé un nouveau label "MPS" pour "Mazda Performance Series". Les appellations sont à la mode dans le groupe Ford avec les "ST" (Sport Technoligies) ainsi que le label mythique RS, auquel l'ancienne Focus a eu l'exclusivité mais pas la nouvelle qui doit de se "contenter" d'être une ST225. Pour sa très jolie berline 6 basée sur la même plateforme que ses cousines Ford Mondeo et Jaguar X-Type, Mazda a donc développé une variante très sportive qui est griffée MPS. Alors que Subaru et son Impreza et Mitsubishi et sa Lancer ont revu récemment leur copie, Mazda arrive donc à point nommé pour tenter d'imposer sa vision de la berline sportive en 2006...
DESIGN
La Mazda 6 est certainement une des berlines parmi les constructeurs généralistes qui rallie le plus de louange sur sa ligne. Très sobre et équilibrée, elle reste de bon goût et vieilli très bien car le restyling récent fut léger, preuve d'un coup de crayon réussi dès le lancement de l'auto. Pour sa version MPS, Mazda n'a pas souhaité rentrer dans le jeu de la démesure de ses rivales nipponnes (Subaru et Mitsubishi). La personnalité de la 6 est donc préservée (ouf !) avec toutefois une foule de détails qui la transfigurent avec douceur pour rappeler à l'amateur avisé qu'il est face à une vraie sportive et pas simplement un "déplaçoir à marmaille". Il est des signes qui ne trompent pas, et cette 6 MPS doit cacher une mécanique plus volumineuse et performante car le capot est plus haut de 40 mm. Cela rend la face avant plus agressive. D'ailleurs, les larges ouvertures dans le bouclier avant ont pour mission principale de gaver le turbo en air frais. Le style était secondaire. Pour la poupe de sa belle japonaise, là encore, efficacité et style se sont mariés à merveille avec ce diffuseur (très à la mode sur les sportives ces derniers temps ! cF. La nouvelle Renault Clio RS 2006...) qui intègre très élégamment les sorties d'échappement. Fini le temps des "gros" pots tuning pour faire sport. Le (discret !) becquet de malle arrière termine de réhausser le costume de sport de cette MPS. A noter également les très belles jantes en alliage léger de 18 pouces de diamètre. Et pour le reste c'est tout ! Les amateurs de style WRC iront chercher à la concurrence, ici ce n'est pas le genre de la maison. L'habitacle conserve également ce classicisme de bon aloi, qui n'esst ma foi pas si désagréable à l'usage. D'autant moins agréable que certains constructeurs concurrents feraient bien de venir copier la qualité des matériaux perçus et touchée, car la Mazda 6 MPS impressionne par sa belle finition et présentation. Quelques petits détails sont bien pensés comme les compteurs (tachymètre gradué jusqu'à 280 km/h !) qui ne se voient que lorsque le contact est mis, ou encore le GPS escamotable (même principe que sur la Mazda RX-8 ) et sa petite télécommande pratique pour le passager. La position de conduite idoine peut rapidement être trouver et le niveau de confort et de maintien des sièges est très bon même en conduite active, malgré la sellerie cuir. L'équipement de série est ultra complet et comprend tout ce dont on a besoin. A 36 800 euros, la Mazda 6 MPS est une véritable affaire, tout du moins dans son rapport prix/présentation/équipements. D'ailleurs la seule option est le toit ouvrant, le reste est de de série ou en option gratuite comme la peinture métallisée (fait suffisamment rare pour être souligné). Autre bonne nouvelle, l'habitabilité arrière est exceptionnelle pour sa catégorie, comme sa cousine la Mondeo, et elle offre un coffre de contenance suffisante pour partir à quatre en vacances. malgré la chaleur lors de cet essai (la canicule de juillet), la climatisation s'est avérée très puissante et à même de réfrigérer rapidement l'habitacle. A l'usage, cette MPS se révèle donc être une bonne compagne, suffisamment pratique pour ne pas s'attirer les foudres de votre compagne sur l'achat d'une sportive...
MOTEUR
Elle belle, d'accord, mais a-t-elle de la voix ou à défaut du coffre ? De la voix, pas réellement. On ne pouvait pas s'attendre non plus aux vocalises digne d'un V6 d'Arese (celles des anciens blocs, les vrais, pas les GM "OGMisés"), ou encore d'un Flat 4 de Subaru. C'est un "banal" quatre cylindres en ligne de 2,3 litres de cylindrées. Ce qui est déhà moins commun et interpelle l'amateur, c'est l'injection directe d’essence (DISI) et le turbocompresseur qui l'équipent. En outre, en relisant la fiche technique délivrée par le constructeur,on découvre que le bloc-cylindres et la culasse sont élaborés selon un procédé de fonderie de technologie avancée, développé par Mazda. Un travail assez conséquent qui rend pour le coup cette mécanique nettement plus attractive ce que nous confirme les performances techniques : 260 ch, soit presque 100 ch de plus que la Mazda6 standard à moteur 2,3 litres 12 atmosphérique. Du côté du chronomètre, Mazda annonce 240 km/h en pointe et des accélérations de 0 à 100 km/h en 6,6 secondes et 26,5 secondes pour franchir la borne kilométrique. Nous sommes résoluments sortis de la berline "à papa" pour entrer dans la sphère très fermée des berlines haute performances. Volant en main, pas de doute, cette Mazda a de l'allant et de l'entrain. Un entrain communicatif d'ailleurs, car on ne se lasse pas de la pousser comme une diablesse. Son système d'échappement travaillé autorise même un petit grognement feutré qui s'intensifie au gré des évolutions du compte-tours. Comme beaucoup de moteurs turbo, elle conserve plus de hargne en grimpant de quelques milliers de tours. C'est à partir de 3000 tr/mn qu'elle atteint en effet son couplé maximal de 38,7 mkg. Elle est (heureusement ?) nettement moins linéaire qu'une Golf 5 GTI, équipée elle aussi d'une mécanique turbo à injection d'essence. Cela ne peut lui offrir que plus de relief et personnalité, même si les insonorisants se font fort de vous faire oublier cette bouillante mécanique sous votre capot en conduite réglementaire... La boîte mécanique à six rapports est bien étagée et offre un maniement aisé. Malgré le couple et la puissance, les rapports peuvent s'enchaîner à la volée.
CHASSIS
Nous ne nous étendrons pas sur le principe complet de la transmission intégrale retenu pour la Mazda 6 MPS qui est décrit dans l'encadré ci-dessous (TECHNIQUE : LA TRANSMISSION INTEGRALE DE LA MAZDA 6 MPS). Il faut juste retenir dans les grandes lignes que ce n'est pas une véritable transmission intégrale à 100% puisque les roues avant sont motrices et ce n'est que lorsqu'elles avouent leurs limites d'adhérence et de motricité qu'elles cèdent une partie du couple moteur à l'essieu arrière. Si sur le papier, tout cela semble cohérent, l'incidence sur le comportement en conduite très sportive est importante. En effet, La MPS atendance naturellement à sousvirer (logique pour une traction avant) lors d'une conduite très sportive. Et c'est lors de cette phase de sousvirage, si évidemment vous gardez l'accélérateur "on" que les roues avant vont, par démission, via le système de transmission, laisser du couple partir vers l'essieu arrière. L'adhérence de l'auto ainsi que son équilibre vont s'en trouver changer dans le virage. De glisser de l'avant vers l'intérieur de virage, elle va alors soudainement reprendre de l'adhérence et au contraire se remettre en ligne (un survirage n'interviendrait qu'en situation réellement désespérée aux mains d'un conducteur trop présomptueux des lois de la physique). Alors qu'une vraie transmission intégrale permanente permet de passer en force, la 6 MPS va changer de posture en cours de route pour une plus grande efficacité. Un peu désarçonnant sur les premiers virages, puis cela devient vite une habitude. On ne saurait que trop conseiller aux rois des virages de s'excercer avec une Mazda 6 MPS uniquement sur circuit, car ce changement d'attitude lors des phases d'appui et de transfert de masse peut surprendre et nécessiter une largeur de route peu propice aux chassées-croisés. D'ailleurs les suspensions un peu souples préfèrent une conduite plus coulée sport que réellement "sport-violent" (comprenez je me prend pour Loeb et je dispute ma spéciale de rallye !...). Et dans cette attitude coulée mais rapide, la Mazda devient alors redoutable et propose une offre sur ce segment de marché très cohérente et trop peu courante. Le freinage est excellent et les quatre freins à disque résistent longtemps, du moins sur route ouverte. En revanche, la 6 MPS est confortavke grâce à ses équipements pléthoriques et son train arrière multibras, mais elle est aussi très lourde et cela se sent ! Une certaine inertie est là lancinante, qui rappelle que le confort coûte cher sur la bascule ! Le train avant est précis (triangles superposés) et n'est pas trop sujet aux réaction dans la direction. Bonne nouvelle, l'ESP (pardon le DSC chez Mazda) est totalement déconnectable.
:: CONCLUSION
Voilà une berline comme on aimerait en voir plus souvent : belle mais pratique, sportive mais accessible, performante mais confortable, bien équipée mais pas trop chère, elle semble réunir toutes les qualités requises ? Presque, car le sans faute n'est pas loin. Seule une image à construire dans ce segment des berlines sportives reste à faire, ainsi que de comprendre le mode d'emploi de cette (fausse ?) transmission intégrale qui peut surprendre à la limite. Et malheureusement son poids élevé (1,6 tonnes) qui ne fait que suivre l'évolution automobile moderne. On se prend à rêver d'une version plus excessive avec une vingtaine de chevaux de plus et 200 kilos de moins. Dites M'sieur Mazda, vous voulez pas essayer ?...